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JOURNAL IGF
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FMI
VOLUME 24, N° 1
Paiements électroniques au Canada :
problèmes, réponses
et tendances
Nicholas Grillas
Résumé
De nombreuses organisations ont déjà
adopté le paiement électronique et la
tendance s’accélère puisqu’elles essaient
de trouver des moyens de réduire leurs
dépenses et de rationaliser les processus.
Les modes traditionnels de paiement papier
cèdent de plus en plus la place aux modes
électroniques de paiement, et ce passage
du papier à l’électronique représente une
occasion en or pour le gouvernement du
Canada. Le présent article donne un aperçu
des grands enjeux auxquels se heurtera le
gouvernement s’il souhaite avoir davantage
recours au paiement électronique. Il sera
aussi question d’un certain nombre de
lacunes en matière d’innovation en lien
avec l’adoption du paiement électronique
ainsi que de nouvelles avancées dans ce
domaine.
Introduction
La déréglementation, les nouveaux pro-
duits, les nouveaux canaux de distribution
et les progrès dans les technologies de
l’information ont modifié le paysage fi
nancier. Les gouvernements du monde en-
tier versent des sommes à leurs citoyens, et
ils sont donc aux prises avec les problèmes
découlant des divers modes de paiement.
Le processus lié aux modes de paiement
papier est plus coûteux et plus lourd, sur-
tout lorsque le versement doit se faire
rapidement et efficacement. Par ailleurs, le
recours aux modes électroniques de paie-
ment offre des avantages inhérents; ils per-
mettent notamment de diminuer les coûts
de transaction, les dépenses générales glo-
bales et la fraude. En outre, la transparence
et la reddition de comptes s’en trouvent
améliorées.
Les innovations du système de paiement
sont un élément fondamental de la cyberé-
conomie, et le gouvernement du Canada
a fait d’énormes avancées dans la mise en
place du paiement électronique. Nous
avons constaté qu’au cours des dix der
nières années, les paiements électroniques
ont pris de plus en plus d’importance
au détriment des chèques, dont le nom-
bre et la valeur moyenne ont diminué.
L’utilisation des cartes de débit et de crédit
par rapport aux instruments de paiement
autres qu’en espèces dans le commerce de
détail a beaucoup augmenté. Et pour les
paiements plus importants, le dépôt direct
et le prélèvement automatique – deux types
d’instruments de paiement électronique –
sont en voie de remplacer les chèques.
Le passage des instruments papier aux
modes électroniques, qui sont plus ef-
ficaces, suscite beaucoup d’intérêt, mais
cette transition n’a pas été uniforme dans
tous les segments de marché, parce que les
gens et les entreprises ont des points de vue
différents en ce qui concerne le paiement
électronique. Les chèques papier sont en-
core utilisés pour de nombreuses transac-
tions, surtout pour les paiements de remise
que le gouvernement verse aux entreprises.
Puisque les modes électroniques de paie-
ment permettent de répondre aux besoins
fondamentaux des citoyens et de réduire les
coûts de transactions connexes, ils joueront
vraisemblablement un rôle de plus en plus
important. À long terme, les Canadiens
profiteront du passage du paiement papier
traditionnel au paiement électronique et,
surtout, de la réduction des chèques papier.
Le déclin de l’utilisation des chèques
Les chèques sont de moins en moins uti-
lisés depuis le début des années 2000.
Cette tendance révèle que de nombreu
ses organisations ont réussi à adopter le
paiement électronique. Le paiement par
chèque est relativement coûteux parce que,
de nos jours, le traitement des chèques
nécessite un réseau complexe de processus
qui met à contribution des employés, de
l’équipement et des systèmes coûteux, des
réseaux de distribution et des partenariats.
Malgré tout, les chèques sont encore sou-
vent utilisés pour les paiements de grande
somme, pour les paiements des petites et
moyennes entreprises et pour les paie-
ments ponctuels du gouvernement. Voici
certaines des raisons invoquées pour avoir
recours aux chèques papier :
Ø
La difficulté de transmettre des ren-
seignements supplémentaires avec
les paiements. Les entreprises en
particulier estiment qu’elles sont
obligées d’utiliser les chèques parce
qu’il n’y a aucun moyen de fournir
des renseignements supplémentaires
lorsqu’elles effectuent un paiement
par voie électronique, ce qui entraîne
inévitablement le recours à de lourds
processus manuels;
Ø
La compatibilité des systèmes de
paiement électronique est limitée
parce qu’il n’existe aucune norme;
Ø
Les systèmes existants nuisent au
traitement ininterrompu. Le pro
blème, c’est que les entreprises ont
traditionnellement basé les systèmes
de rapprochement de comptes et
les autres systèmes connexes sur les
chèques et sur le traitement de do
cuments papier; les systèmes ex-
istants ne sont donc pas équipés pour
traiter les paiements électroniques;
Ø
Les chèques papier offrent de la sou-
plesse et sont commodes;
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#3 : Paiements électroniques au Canada
Soixante ans de réigne (1952-2012)
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