igf*fmi Journal printemps 2014, Vol 25, N - page 21

PRINTEMPS 2014
JOURNAL IGF
*
FMI
21
Vous êtes sûrement nombreux à avoir
remarquémon amour profond de la culture
populaire et l’utilisation impitoyable que
j’en fais pour exprimer mes idées. Je fais
pareil quand j’enseigne et, parfois, mon
pauvre cerveau de 55 ans passe à côté
de la cible lorsque je fais référence à des
anecdotes ou à des sujets de cultures
populaires obscures ou démodées. Le titre
du présent article ne fait pas exception -
bien que cette référence soit mystérieuse
pour certains d’entre vous, il y a quand
même de l’ordre dans ma folie, car, voyez-
vous, il ne s’agit pas de ma toute dernière
offrande à ce prestigieux journal…
mais
bien de ma dernière!
Après quelque trente et une années de
labeur au nom de la fonction publique
canadienne de Sa Majesté, je prends
ma retraite le 1er juillet de cette année.
Lorsque je me suis engagé auprès du
journal il y a presque six ans, le rédacteur
à l’époque m’a demandé de renverser
les idées reçues. J’espère avoir réussi. Je
dois avouer, toutefois, que je n’ai jamais
beaucoup aimé les vieux révolutionnaires,
ni les vieilles rockstars d’ailleurs, car
je continue à penser qu’il s’agit d’une
« affaire de jeunes ». Avez-vous vu Robert
Charlebois récemment? Mais je m’éloigne
du sujet…
Donc, à l’âge bien avancé de 55 ans,
je tire ma révérence. Il est temps qu’une
jeune personne dotée d’un esprit vif et
d’un style un peu tordu prenne la relève
et fasse bouillonner (je me serais parfois
contenté d’un léger réchauffement) les
lecteurs assidus du présent journal, voire
même les leaders de notre collectivité.
Je ne participerai pas au choix de mon
successeur. J’aimerais seulement qu’il y en
ait un. Toute société a besoin d’hérétiques.
Ceci dit, je voulais vous dire adieu en
vous offrant un peu de rétrospective.
Bien que j’adorerai vous régaler une fois
de plus de mes histoires de marteaux
de 2 000 $, de ma carpe de 800 livres
et d’autres anecdotes fantaisistes tirées
de mes anciennes chroniques, je ne me
replongerai pas dans ces vieux souvenirs.
Je vais plutôt vous parler des changements
dont j’ai été témoin au cours des trente
dernières années, surtout ceux qui ont
marqué le milieu financier du secteur
public. Ce fut toute une aventure!Oublions
les téléphones intelligents et l’Internet,
car lorsque j’ai commencé comme jeune
vérificateur en formation, nous n’avions ni
ordinateur de bureau, ni portable. Excel
n’était qu’une idée qui germait dans la
tête d’une personne très intelligente et
maintenant très riche. Nous faisions tout
à la main. Je me souviens d’avoir consacré
plusieurs heures, et même presque une
semaine dans un cas, à faire arriver le total
dans le coin inférieur droit d’une feuille de
calcul. C’est vrai qu’il comportait près de
200 colonnes, mais vraiment, une semaine!
Nous collions avec du ruban adhésif des
tableaux sur papier grand format pour les
rendre plus larges et parfois plus longs.
Mon premier superviseur était un génie
des chiffres. Il regardait mes misérables
tableaux et me disait : « Tu n’arriveras
pas à solder le compte. » Il avait toujours
raison! Il a fini par me faire part de son
secret, qui n’est maintenant rien d’autre
qu’un peu de magie noire numérique sans
portée pratique.
Au-delà des changements technologi­
ques, il y a eu d’autres changements
remarquables – nous avons changé! La
communauté financière que j’ai gérée tout
récemment comme dirigeant principal
des finances et à laquelle je continue de
parler à l’occasion lors des activités de
l’igf*fmi est complètement différente
de celle à laquelle je me suis joint il y a
quelque trente années. Soit, je devais être
comptable en administration industrielle,
je suis devenu comptable en management
accrédité et je viens tout juste de me faire
à l’idée d’être comptable professionnel
agréé. Je peux vous dire avec conviction
que mes étudiants actuels sont la preuve
que les temps évoluent constamment.
Nous avons grandi et sommes passés
de la période noire de la comptabilité de
trésorerie aux miracles de la comptabilité
d’exercice et de l’établissement de budgets
selon la comptabilité d’exercice jusqu’au
merveilleux raffinement des PRO. Nous
sommes sortis des services de soutien
pour nous établir aux échelons les plus
élevés de la prise de décision en raison
AU REVOIR, ADIEU ET AMEN –
« À vous de porter l’oriflamme »
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