igf*fmi Journal printemps 2014, Vol 25, N - page 28

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JOURNAL IGF
*
FMI
VOLUME 25, N° 2
Organisation internationale et paix
dans le monde
Pendant les années 1930, la Société
des nations mise sur pied après la
Première Guerre mondiale dans l’espoir
d’éviter toute nouvelle guerre, a été
reconnue comme étant une organisation
internationale dénuée de véritables
pouvoirs. Les États-Unis n’étaient pas
membres, le Japon et l’Allemagne s’étaient
retirés et deux pays membres étaient en
guerre, l’Italie ayant envahi l’Abyssinie
(Éthiopie).
Lord Tweedsmuir a milité au début en
faveur d’une redéfinition de la Société
des nations. À mesure que les tensions
internationales augmentaient, chaque
année qui s’écoulait confirmait que la
Société n’avait aucun pouvoir véritable.
Lord Tweedsmuir, en sa qualité d’homme
d’État international, a commencé à
réfléchir à quoi ressemblerait le monde
après la guerre.
L’importance qu’il accordait à essayer
de garantir la paix provenait de son
expérience de la dernière guerre, période
qui l’avait profondément marqué et qui
avait exposé encore davantage sa profonde
humanité :
« Nos souffrances nous ont montré
qu’aucun pays ne peut fonctionner
en autonomie et que notre prospérité
est tributaire à long terme non pas
des échecs de nos voisins, mais bien
de leur réussite... nous en savons
plus sur d’autres personnes, et ces
connaissances nous font ressentir
de l’empathie tant sur le plan
intellectuel que dans notre cœur.
Un tel patriotisme d’humanité (qui
n’est en aucune façon contradictoire
avec le patriotisme national) est le
seul fondement possible d’une paix
internationale. »
Au mois de janvier 1940, lord
Tweedsmuir a reçu une correspondance
de Grenville Clark, un avocat new yorkais
qui proposait une idée au sujet de la
disposition du monde après la guerre.
Dans sa note, Clark décrivait sa pensée,
qui a évolué au cours des 20 années qui
ont suivi en un ouvrage intitulé
World
Peace Through World Law
. Il proposait une
fédération internationale dont le nombre
de membres serait limité, mais à laquelle
on pourrait ajouter des membres par la
suite. Cette fédération serait dotée d’une
force militaire, serait maintenue par un
congrès et serait clairement une tentative
de combler les lacunes antérieures de la
Société des nations sans pouvoir militaire
qui avait tenté, mais échoué, d’imposer des
sanctions à l’Italie à la suite de son invasion
d’Abyssinie. Lord Tweedsmuir convenait
de points particuliers relativement à la
fédération élargie et a énuméré et qualifié
certains aspects du projet. Mais il a
toutefois fait une mise en garde : « sans
les États-Unis, le projet n’aboutira à
rien ». Il a reconnu que le rôle de leader
de la Grande-Bretagne dans le monde,
comme protecteur et agent de diffusion
d’institutions qui garantissent la liberté
et un gouvernement démocratique, se
recentrait de plus en plus sur le descendant
républicain de la Grande-Bretagne.
Lord Tweedsmuir a suggéré qu’on
établisse des fédérations limitées, éléments
indispensables « dans certaines parties
d’Europe, en particulier dans le bassin du
Danube », afin de prévenir les conflits entre
pays et de contenir ceux qui deviendraient
autrement trop puissants. Il a également
suggéré qu’un autre groupe pourrait
être composé de ceux qui respectaient
la primauté du droit, par exemple une
fédération des démocraties d’Occident.
Trois semaines après le dernier échange
entre M. Clark et lord Tweedsmuir, ce
dernier mourrait d’un accident vasculo-
cérébral et d’une chute et commotion
cérébrale subséquentes le 12 janvier 1940.
Il est tout à fait opportun que quelques-
unes de ses dernières activités aient porté
sur l’avenir. Il regrettait qu’une nouvelle
guerre ait été déclarée. Il s’attristait des
pertes encaissées au cours du grand conflit
et craignait pour sa propre famille, surtout
ses fils, qui seraient appelés au combat,
deux au sein de l’armée canadienne.Malgré
tout, son optimisme, son intelligence et
son énergie restaient fixés sur l’objectif. Il
ne pouvait pas savoir comment la guerre
se déroulerait, mais on ne peut douter
qu’il avait confiance en une conclusion
heureuse, la victoire des démocraties, et
que les États-Unis joueraient le rôle de
leadership important.
Les questions abordées et débattues par
lord Tweedsmuir il y a 75 ans peuvent nous
offrir des leçons et une inspiration dans
notre gestion de questions de politiques
publiques semblables aujourd’hui. Je lui
accorde ici le dernier mot :
« La seule façon de régler nos dettes au
passé est d’endetter l’avenir envers nous. Je
suis un fervent Canadien amoureux de mon
pays et du peuple. Je souhaiterais pouvoir
donner à tout le monde ce sentiment de
fierté que je ressens à l’égard du Canada. »
DES DÉFIS DE TAILLE POUR LES LEADERS CANADIENS
John Buchan: Model Governor General
Auteur:
J. William Galbraith
Avant-propos: Son Excellence le très honorable
David Johnston
Avant-propos: Lady Deborah Stewartby
Livre de poche:
544 pages
Éditeur:
Dundurn (10 août 2013)
Langue:
Anglais
ISBN-10:
1459709373
ISBN-13:
978-1459709379
Au sujet de l’auteur
J. William Galbraith est l’auteur de
John Buchan: Model Governor
General
publié par Dundurn. Il est membre du conseil de la John
Buchan Society, organisation qui favorise une meilleure compréhension
et appréciation de la vie et de l’œuvre de John Buchan. Après avoir
obtenu un diplôme de l’Université d’Ottawa et de l’Université de
Bruxelles, M. Galbraith a travaillé pour une organisation de recherche en
affaires du secteur privé et a occupé des postes dans un certain nombre
de ministères et d’organismes gouvernementaux canadiens. Il s’occupait
de l’examen des investissements, des renseignements, des politiques sur la sécurité
nationale et de l’examen des renseignements. Il habite à Ottawa.
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