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JOURNAL IGF
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FMI
VOLUME 25, N° 2
Les secrets d’une présentation convainquante
Chris Jones, MBA, FCMC
Je demande toujours à mes étudiants à la
maîtrise et au MBA s’ils ont déjà pris un
cours d’élocution. Très peu répondent oui,
mais ils sont nombreux à bien connaître
PowerPoint et d’autres formes de logiciels
de présentation et de diaporama. Certains
donnent régulièrement des présentations
dans le cadre de leur travail. Certains
recherchent des fonds pour financer un
nouveau programme; d’autres pour un
contrat de consultation. Leur objectif
consiste habituellement à convaincre
quelqu’un de faire quelque chose ou
d’approuver quelque chose.
Tout comme l’arrivée des logiciels de
traitement de texte a fait de nous tous
des auteurs prolifiques (et des réviseurs
moins efficaces), les présentations
PowerPoint sont d’une telle facilité à
préparer que nous avons tendance à
lancer le logiciel et à créer des ébauches
de diapositives sans d’abord examiner les
règles et la structure d’une présentation
convaincante.
Ces règles ont été peaufinées des
dizaines d’années avant même que Bill
Gates n’ait songé à PowerPoint, mais elles
sont rarement enseignées de nos jours.
Je pense parfois que nous utilisons même
PowerPoint pour
détourner
l’attention
que porte l’auditoire au présentateur vers
l’écran en y affichant tout ce qu’on souhaite
dire. Par conséquent, nous avons des
présentations attirantes qui renseignent
bien, mais qui sont ni stimulantes, ni
efficaces, ni convaincantes.
Ce n’est pas la meilleure façon
d’employer la technologie – et ce n’est
pas, non plus, la meilleure façon de créer
des présentations convaincantes.
Je suis aussi à blâmer que les autres.
J’ai créé des présentations PowerPoint de
structure limitée et aux effets visuels peu
imaginatifs. Même si elles aient réussi à
renseigner mon auditoire, elles n’avait
aucun effet « durable » chez les personnes
présentes. Il n’y avait aucune image qui
prendrait racine; et elles ont toutes fait fi de
ce que j’avais appris au sujet de l’élocution
et de la structure d’une présentation bien
avant que n’existe PowerPoint.
Si l’objectif consiste à
persuader
et à
convaincre
, par opposition à un « atelier
» ou à une présentation de type « trans-
fert de connaissances », cet effet « du-
rable impressionniste » peut sérieusement
contribuer à la réussite de la présentation
par rapport à la réalisation de ses objec-
tifs. C’est en choisissant des effets visuels
imaginatifs de premier ordre (et parfois
controversés) qu’on obtient le mieux ce
résultat.
Si vous déterminez que le « dévelop-
pement économique », les « économies
» ou l’« atténuation des risques » est un
des avantages principaux pour l’auditoire,
l’aide visuelle choisie illustrerait cette idée
plutôt que de le dire. La créativité (et le
plaisir) consiste à illustrer l’idée par une
aide visuelle impressionniste qu’on n’ou-
bliera pas de sitôt (ce qu’on appelle l’effet
« durable »), tout en conservant son pro-
fessionnalisme. Cette façon de faire est
certes plus exigeante que l’approche nor-
malement préconisée avec PowerPoint,
mais elle donne des résultats.
J’ai déjà aidé à préparer une présentation
qu’il fallait joindre à une proposition de
consultation en gestion pour un hôpital.
On retrouvait dans une des diapositives de
la présentation un bistouri de chirurgien
assez terrifiant recouvert de sang. Il y était
question d’une augmentation de l’efficacité
si on consentait à certaines compressions
budgétaires et à des réductions de
personnel. L’image n’était aucunement
en rapport avec les volets techniques
de la proposition, mais la métaphore
correspondait certainement aux idées
reçues et aux intérêts des personnes
ciblées et avait suscité leur imagination et
laissé une impression indélébile qui avait
une signification particulière pour elles.
Le présentateur a obtenu le contrat. En
plus, l’impression reste marquée dans mon
esprit même après de nombreuses années
après!
Lorsque nous atteignons l’étape de la
présentation d’une proposition pour un
nouveau programme, il est probable que
nous ayons déjà convaincu l’auditoire
que notre proposition écrite (ou autre)
était bien conçue sur le plan technique.
